- hongre
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hongreadj. et n. m. Châtré (en parlant du cheval). Cheval hongre ou, n. m., un hongre.⇒HONGRE, adj.A. — 1. [En parlant d'un cheval] Qui est châtré. On discutait (...) sur la question de savoir si Notre-Seigneur, en entrant dans Jérusalem, était monté sur un cheval entier ou sur un cheval hongre (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 437) :• 1. ... [il] retrouva dans la prise de la Smalah le Fontranges qui était aide de camp du roi, et auquel le peintre avait donné un pur-sang hongre, alors qu'il montait ce jour-là le fameux Majordome, une gloire des haras.GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 119.— Emploi subst. Et les trépassés sont pendus par la chevelure, Sont pendus par les pieds, à la queue, à l'encolure, L'encolure du hongre borgne qui caracole (MORÉAS, Cantil., 1886, p. 200). Pas de traitement [pour la boiterie]. Pour les juments, les conserver pour la reproduction. Pour les hongres ou les chevaux de service, sacrifice à la boucherie (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 196).2. P. anal. [En parlant d'autres animaux] C'est alors que vous connaîtrez aussi les enchantements de la solitude (...) le chat hongre ronronnant sur vos genoux (TOULET, Almanach, 1920, p. 155) :• 2. On l'observe [la hernie] très fréquemment chez le cheval entier : on ne la rencontre qu'excessivement rarement sur le chien, le taureau et chez le bélier. Sur les animaux hongres, elle ne peut pas se produire.GARCIN, Guide vétér., 1944p. 83.B. — P. ext., péj. [En parlant d'un homme] Voix hongre. Voix d'un homme châtré, de castrat. Il commença, de sa voix hongre, à lire (...) une longue invocation à la déesse Cythère (TOULET, J. fille verte, 1918, p. 312).— Emploi subst. Homme châtré (LITTRÉ).Prononc. et Orth. : [
] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Subst. 1372 « cheval châtré » (Archives du Nord, B 10314, f° 20 ds IGLF); 1611 « homme châtré » (COTGR.); 2. adj. 1538 cheval ongre (EST., s.v. cantherius). Spécialisation de Hongre « Hongrois » (ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 3254), du lat. d'Allemagne ungarus, hungarus, d'orig. turque (VASMER t. 3, p. 172); l'usage de châtrer les chevaux est originaire de Hongrie. Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. DUCHÁ
(O.). Les Microstruct. lexicales... In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 1, pp. 584-586.
hongre ['ɔ̃gʀ] adj. et n. m.ÉTYM. Mil. XVe; ongre, hongre « hongrois », 1372, l'usage de châtrer les chevaux étant venu de Hongrie.❖1 Adj. Châtré (en parlant du cheval). — Opposé à entier (A., 2.), à étalon (cit. 1). || On employait des chevaux hongres pour les travaux de grosse traction. || Poulain hongre. — Par anal. || « Chameau hongre » (Buffon).1 Les chevaux hongres et les juments hennissent moins fréquemment que les chevaux entiers, ils ont aussi la voix moins pleine et moins grave (…) on a remarqué que les hongres dorment plus souvent et plus longtemps que les chevaux entiers.Buffon, Hist. nat. des animaux, Le cheval.2 (…) il importe lorsqu'on achète un cheval de bien s'assurer qu'il possède ses deux testicules apparents; ou, s'il est hongre (cheval castré), s'il a bien ses deux cicatrices de castration.Raymond Amiot, le Cheval, p. 28.2 N. m. a Un attelage de hongres.3 (…) le Chang-ti se plaît beaucoup à entendre les voix claires de ces cinquante hongres.Voltaire, Dialogues, XV, 5.❖CONTR. Entier, étalon.DÉR. Hongrer.
Encyclopédie Universelle. 2012.